Le débat qui s’est tenu au dernier conseil municipal du 15 décembre a avalisé la construction d’un programme de 80 logements sur l’ancien parking Lénine, juste en limite de Bobigny. Le Conseil municipal a accepté, avec de fortes réserves y compris dans la majorité municipale, la construction d’environ 60 logements par le promoteur Kaufman & Broad et une vingtaine de HLM par Plaine Commune Habitat.

Pour une fois, la contestation est venue de là où on ne l’attendait pas puisque c’est l’adjoint à l’urbanisme Laurent Thibaut (PG) qui a le premier fait connaître ses réserves jugeant que la façon dont le projet est mené est « technocratique »,  » une carence démocratique des projets de Plaine commune », « ce projet ne faisant pas partie du programme validé en mai dernier ». Il regrette notamment que ces travaux soient menés en même temps que les travaux sur l’ex-Nationale 2 risquant encore plus de compliquer la circulation.

Pour lui, « le programme de Kaufman & Broad ne semble pas indispensable ni urgent. Par ailleurs, il ne faut pas nuire à l’offre en termes d’équipements publics, notamment les écoles (…) L’urgence, avant de proposer de nouveaux logements semble de désengorger le carrefour des Quatre-Routes en achevant les travaux et en prolongeant la rue de Bobigny pour la faire déboucher sur l’avenue Lénine afin de détourner la circulation pendant les travaux (…) Le bon sens voudrait au lieu d’amplifier les problèmes de stationnement procéder par priorité et rendre à la cession une utilité provisoire de stationnement. »

Ces critiques acerbes des projets urbanistiques de la ville par le propre adjoint à l’urbanisme ont fait sourire Stéphane Troussel, qui a renchérit : « il est difficile de comprendre la cohérence du projet global ». Il s’inquiète des tarifs de cession des terrains et rappelle également ses craintes sur les problèmes de stationnement qui risquent de s’aggraver.

Le Maire Gilles Poux explique ensuite que le retard du promoteur autour de l’église ne justifiait pas d’attendre. Il relève la concommittance des travaux entre les deux axes, sans voir le problème que cela va poser en obstruant une voie de délestage envisagé ! Il appuie les remarques formulées sur « l’insuffisance de la participation citoyenne » et conclut de manière contradictoire… en faisant voter la délibération !

Quatre élus ont voté « contre » (PS-EELV), sept se sont abstenus, le reste de la majorité votant « pour » dans un véritable passage en force. L’avenir dira si les critiques soulevées étaient (on peut le craindre) pertinentes.