Être citoyen à La Courneuve, c’est quoi ?

Le programme des Comités de voisinage

Les prochains Comités de voisinage sont programmés cette semaine, mercredi 23 à Anatole France et jeudi 24 à Guy Môquet pour le quartier des Quatre Routes. Au programme, la citoyenneté :

« Favoriser la citoyenneté est un des quatre engagements réaffirmés à l’occasion des Tremplins citoyens de novembre 2011 par le maire, Gilles Poux, et la majorité municipale. »

Être citoyen à La Courneuve, c’est quoi ? L’Association des Citoyens des Quatre Routes a sa petite idée sur la question, et participera bien évidemment à la discussion.

L’Association des Citoyens des Quatre Routes, en la personne de son président comparait devant la Justice après la plainte déposée par le Maire et la ville de La Courneuve.

L’affichage humoristique réalisé avenue Paul Vaillant-Couturier en septembre dernier qui avait pour but d’attirer l’attention du public sur l’état déplorable du trottoir le long du stade Daniel Fery n’a pas été du goût de Gilles Poux. Le Maire a porté plainte pour de prétendues injures publiques.

L’affichage humoristique de l’association prenant de telles proportions, le Groupe PS / EELV a posé une question lors du dernier Conseil Municipal du 29 mars 2012 à Gilles Poux, Maire de la Ville de La Courneuve, pour demander que les poursuites judiciaires, actuellement en cours contre le Président de l’Association des Citoyens des Quatre Routes soient abandonnées et qu’une autre solution puisse être trouvée à l’amiable.

Stéphane Troussel, qui s’exprimait au nom de son Groupe, a qualifié la démarche de l’association comme celle d’une « vigie citoyenne ». Son intervention finissait par la question suivante :

« N’y a-t-il pas d’autres moyens que la voie judiciaire pour régler cette affaire? »

Le Maire apportait la réponse suivante (retranscription des échanges du conseil municipal) :

« Non, non parce qu’une caricature dans un journal, ça peut arriver, et ça me choque absolument pas. Tandis que là, le Ministère public a qualifié cela d’injures publiques envers un groupe constitué et dépositaire de l’autorité publique, c’est la qualification qui a été retenue par le parquet, ce n’est pas moi qui l’ai retenue, c’est le parquet, qui a ainsi désigné les actes.
Donc vous voyez bien qu’on n’est pas dans une caricature amusante, et associée à ces méthodes, une dégradation volontaire de l’espace publique en mettant des affichettes sur des murs, supports non dédiés à cet usage, et obligeant les services de propreté de la ville à les enlever.
Il y a donc une contradiction, et je n’empêcherais pas le parquet de poursuivre. Et quelle que soit aujourd’hui la décision de la justice, a partir du moment où le parquet à décidé de poursuivre, retirer la ville n’empêcherait pas le parquet de poursuivre. »

Le Maire s’est donc défendu de ne pouvoir rien faire… pour une plainte qu’il a lui-même déposée et après avoir communiqué au procureur des éléments permettant d’identifier les auteurs de l’affichage dénoncé.

Le trottoir, lui, continue de se dégrader. Depuis le début des travaux du carrefour du 8 mai 1945 et le déplacement des arrêts de bus, ce sont des centaines de personnes supplémentaires qui font l’expérience du « trouttoir » (terme humoristique utilisé sur les affichages en cause).

Par ailleurs, il semblerait que la Mairie utilise la plainte du Maire actuellement en justice pour délégitimer l’AC4R dans son rôle associatif… Or il nous semble bon de rappeler ici que, jusqu’à ce que la justice en décide autrement, le président de l’AC4R est présumé innocent.

Et pourtant…

L’Association des Citoyens des Quatre Routes, persona non grata à la fête de quartier.

L'affiche de la fête de quartier du 12 mai dernier

Les associations de parents d’élèves avaient proposé à AC4R qu’elle leur apporte son concours lors de  l’événement du 12 mai dernier, ce que l’association a accepté avec enthousiasme. Notre participation, comme celle d’autres associations, avait donc été mentionnée lors des réunions préparatoires à cette manifestation.

Voici la réponse des services municipaux à cette suggestion :

« La proposition d’intégrer l’association des citoyens de 4 Routes n’a pas été retenue. Il ne nous semble pas que les objectifs de l’association, dont l’action politique et citoyenne est bien évidemment respectable, soit en pleine concordance avec les objectifs dédiés à l’initiative du samedi 12 mai. »

Pourtant, parmi les objectifs visés par cette initiative figurent la participation des associations du quartier et la réappropriation de l’espace public par les habitants. Or l’AC4R est bien une association du quartier des Quatre Routes ; et l’attention toute particulière à l’espace public et à sa réappropriation par la population n’est plus à démontrer. Que faudrait-il donc, aux yeux de la Mairie, remplir comme objectifs pour être en « parfaite concordance » avec les objectifs d’une fête de quartier ?

Il y a plus étonnant encore dans la réponse faite aux parents d’élèves :

« D’autre part, et cela est également à prendre en compte, au regard des difficultés relationnelles actuelles entre Gilles Poux, maire de la Courneuve et monsieur David Lhote, président de cette association, il serait malvenu, déplacé et non professionnel de la part des services municipaux de l’impliquer sur cette initiative. »

Mais qui donc colporte l’idée de ces mystérieuses difficultés relationnelles dont auraient connaissance les non-moins mystérieux services municipaux ? Les deux hommes se côtoient sans heurts. Comme à l’occasion des  commémorations du 8 mai 1945. Ou lors des visites de quartier du 10 et du 11 mai à l’occasion desquelles ils ont même discuté.

Il n’y avait de notre point de vue pas de raison valable pour exclure notre association de la fête. Fait du prince ou excès de zèle, cette décision est regrettable. Au demeurant, cela n’a pas empêché les membres de l’AC4R, habitants du quartier, d’apporter individuellement leur engagement à la réussite de cette fête !

L’Association des Citoyens des Quatre Routes se voit refuser l’accès aux salles municipales.

Mais comment couper le sifflet de l'AC4R ?

Autre fait marquant, depuis des semaines l’AC4R demande à bénéficier, comme toutes les autres associations de la ville, des salles municipales pour s’y réunir. Nous avions fourni tous les documents demandés et l’attestation d’assurance exigée. L’attribution d’une salle a fait l’objet d’un rendez-vous en mairie lors de laquelle le Responsable de l’Unité Démocratie Participative et Vie Citoyenne (sic) nous a opposé un refus dont nous attendons impatiemment que les motivations nous soient communiquées par écrit.

Pourtant la Charte de partenariat entre la ville de La Courneuve et les associations courneuviennes qui « détermine les principaux engagements auxquels s’oblige la municipalité à l’égard des associations » explique que « la municipalité a clarifié les relations entre la ville et les associations en posant les bases d’un partenariat clair fondé sur la confiance et la transparence, le respect de l’identité, de l’autonomie et des objectifs de chacun, (…) dans le respect en toutes circonstances de l’indépendance et de l’autonomie de toutes les associations locales. »

A La Courneuve certains citoyens semblent donc plus égaux que d’autres. Malheur à ceux qui font entendre une voix différente, qui discutent l’action, ou critiquent l’inaction de la municipalité en place, et cela ne nous semble pas normal. A la Justice de se prononcer prochainement sur la question des affiches, et à nous de continuer nos actions sans se laisser marginaliser.