Présenté mercredi dernier aux habitants du quartier, voilà enfin dévoilé le fameux projet d’aménagement de l’îlot du Marché des Quatre Routes !
Par pure politesse, les commentaires et les questions des Courneuviens présents lors de cette soirée ont été écoutés:
- la disparition de la façade historique protégée,
- l’ouverture à la fin du mois de l’immense O’Marché Frais, concurrent direct du marché,
- l’exposition plein nord de la future place publique,
- l’absence de stationnement dédié au marché,
- l’harmonie des couleurs des bâtiments…
Mais l’heure n’était pas à la discussion, car le projet est bel est bien ficelé, et cela soit-disant en concertation avec les habitants.
Et c’est ce dernier point qui nous interroge très fortement. Car si nos élus estiment que les Courneuviens ne sont dotés, ni de mémoire, ni de bon sens, ni de goût, intéressons-nous à ce qu’il nous reste : nos droits.
CONCERTÉS A L’INSU DE NOTRE PLEIN GRÉ ?
Le Dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique indique à propos du projet:
Les habitants et les associations du quartier seraient donc associés depuis des années à un projet qu’ils n’ont découvert que la semaine dernière? Ça ne serait pas la première fois (voir les cas de l’école Angela Davis et du square Guy Moquet).
Déjà en juin 2011, nous alertions ici les habitants du quartier, car contrairement à ce qui figure ci-dessus, il n’a jamais été question de concerter qui que ce soit.
Le journal municipal d’octobre 2010 ne cachait même pas le fait qu’un projet avait été choisi avant d’être présenté aux habitants le 6 octobre 2010.
Contrairement aux annonces de l’époque, et depuis 2010, les habitants et les associations ont soigneusement été tenus à l’écart du choix du projet et de son évolution.
HALLUCINATION COLLECTIVE?
Notez bien la précision et l’exhaustivité de ces autres informations:
Des réunions de concertation, normalement ça laisse des traces:
- Dans le compte-rendu du Comité de Voisinage du 3 février 2012 il est fait mention d’un changement d’architecte, rien d’autre.
- Étonnament, pas un mot du compte-rendu du Comité de Voisinage du 6 décembre 2012 où il serait fait mention du projet!
- Quant au compte-rendu du Comité de Voisinage de mars 2013, il est « classifié » en mairie…c’est à dire non communicable malgré des demandes réitérées.
Contrairement à que répète à l’envie le Dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, il n’y a pas eu concertation, celles et ceux qui participent assidûment aux réunions de quartier -dont les adhérents de l’AC4R font partie- s’en souviendraient.
Alors sur quelles bases la SEM Plaine Commune s’est-elle donc appuyée pour rédiger ce document?
Quel bilan a-t-on pu bien tirer de cette « concertation » le 14 décembre 2010?
COMPLICES
En singeant la concertation et en rédigeant de manière plus qu’approximative ce dossier, la SEM Plaine Commune a fait preuve de je-m’en-foutisme vis-à-vis des habitants et des instances citoyennes du quartier…et cela sans que personne au niveau municipal n’y trouve à redire.

Extraits du programme 2014-2020 « La Gauche Rassemblée »
Où sont donc passés les bonnes intentions de ceux qui sollicitaient il y a encore quelques jours nos voix?
INSTRUMENTALISER N’EST PAS CONCERTER

Décision prise par le maire en vertu de sa délégation d’attributions.
Et si le budget disponible, plutôt que de financer une très onéreuse présentations 3D pour le 28 février 2013 avait été alloué à la participation des citoyens? Si au lieu de vouloir à tout prix faire adhérer un maximum d’habitants à de jolies images qui bougent, on les avait sincèrement associés en les écoutant, et en adaptant le projet?
UNE PRATIQUE À RISQUE
La concertation est une obligation légale dans le cadre d’un projet comme celui de l’îlot du marché, et elle doit être préalable à l’opération d’aménagement.
Selon les termes de la jurisprudence, la procédure de concertation doit « intervenir avant que le projet soit arrêté dans sa nature et ses options essentielles et que soient pris les actes conduisant à la réalisation effective de l’opération, notamment la maîtrise d’œuvre. »
Autant dire que le projet d’aménagement de l’îlot du Marché a du plomb dans l’aile.
SORTIR DE LA PRÉHISTOIRE
Utilisons une citation qui éclairera notre propos:
Cette situation peut s’expliquer, en partie, par de longues décennies de « one best way » incarnées par une expertise , parfois perçue comme arrogante, de différents corps de fonctionnaires escamotant le débat avec le citoyen ordinaire, qualifié d’incompétent. Ou bien encore par des élus perpétuant la tradition des institutions politiques construites sur un refus constant de la participation des citoyens hors des temps électoraux. Mais la décision publique, synonyme autrefois d’un acte souverain, prise par un quasi monarque en la figure du maire est révolue. Aujourd’hui, la décision renvoie davantage à un processus de négociation qui nécessite de la part des fonctionnaires comme des élus une évolution de leurs cultures respectives et l’acquisition de nouvelles compétences.
[...]
Néanmoins, cette approche où le citoyen est réputé « compétent » en matière politique va à l’encontre de l’opinion de nombreux élus. Quant aux fonctionnaires, experts, ils doivent être en mesure de comprendre que les sujets, même complexes, gagnent à avoir l’éclairage des citoyens. Il ne s’agit pas de remettre en cause la part de savoirs et d’expertises nécessaires à tout projet. Mais d’élargir le champ des considérations, avec notamment la prise en compte de dimension sociales, politiques, voire éthique que peut poser n’importe quel projet, et où seuls les citoyens sont habilités à donner leur avis.
(Jean-Jacques Rigal, Robert Le Duff, 2004, p. 515 & 516)
A bon entendeur…
Une présentation mercredi dernier…? Où s’est-elle tenue ? Pourquoi certains habitants ne sont pas au courant de ce genre d’événement….
Quand débutera la commercialisation des appartements ? Et à quel nombre seront-ils ?
Bonjour, il y aura 130 appartements. Un espace de vente a été mis en place vers l’église, je ne sais pas si il est déjà opérationnel…