En janvier 2013, les bizarreries du calendrier de l’installation rue Rateau du data center de la société Interxion attiraient déjà l’attention de l’Association des Citoyen des 4 Routes (AC4R). A l’époque nous indiquions :
Si le dépôt de fioul s’enflammait les riverains auraient chaud aux fesses. Mais la probabilité que cela arrive est considérée comme très faible…
La probabilité que l’enquête publique lancée il y a quelques jours seulement change quoi que ce soit est également très faible : les cuves de fioul et les groupes électrogènes sont installés, et le data center fonctionne déjà depuis juin dernier.
Pendant l’été 2014, Mediapart publiait une enquête en trois parties sur « L’envers des data centers ». Nous avions eu l’autorisation d’en reproduire le premier article, Ordiland en Seine-Saint-Denis. Son auteur, Jade Lindgaard, mettait en lumière le cas du data center de la rue Rateau et racontait s’être confrontée au silence de Gilles Poux et de Fabrice Coquio, respectivement maire de La Courneuve et PDG d’Interxion.
Extrait du journal municipal Regard n°371, décembre 2012.
En janvier 2015, le Toxic Tour Détox 93 passait par La Courneuve. Objectif: montrer la pollution pour mieux lutter contre, et donc présenter au public ces entrepôts qui abritent les serveurs informatiques qui font tourner internet. La promenade urbaine citoyenne organisée à La Courneuve a porté ses fruits :
Le 1er octobre dernier, l’association Urbaction’93 a demandé au Tribunal Administratif de Montreuil l’annulation de l’autorisation d’exploiter du data center de la rue Rateau, en raison d’une irrégularité de l’enquête publique et d’insuffisances dans l’étude d’impact. L’ouverture de ce procès a fait l’objet d’un article du quotidien de l’écologie Reporterre.
A gauche le data center, à droite les maisons, rue Rateau, à La Courneuve (JL).
Hier, vendredi 16 octobre, le Tribunal Administratif de Montreuil a donné raison à Urbaction’93 et suivi les conclusions de son rapporteur public : il a décidé d’annuler l’arrêté du préfet qui accordait l’autorisation d’exploiter le data center de la rue Rateau à La Courneuve ! Une première en France.
Interxion dispose désormais d’un délai de deux mois pour faire appel.
Cette première victoire sonne peut-être la fin de l’idylle entre la municipalité de La Courneuve et la société Interxion qui projette l’ouverture en 2016 d’un second data center de 44 000 m² sur la commune.
Bonjour,
Le verdict est tombé le jeudi 15 octobre 2015.
Quand la Justice se prononce en faveur des habitants victimes de toutes sortes d’injustices : sociales, économiques, territoriales et environnementales comme sur la question des dangers du data center INTERXION de la rue Rateau, c’est toute le quartier et toute la ville qui GAGNE ! Les enjeux climatiques sont tellement importants que nous n’avons pas d’autres choix que de balayer devant notre porte sans exporter nos déchets chez les autres. Nos cœurs sont pleins de joie et de gratitude envers ceux qui les soutiennent. Merci. Khadija et Matilda – Urbaction93
Bonjour,
Je trouve que l’arrêt / la fermeture du centre serait un énorme gâchis (il est déjà là, les investissements sont faits, les emplois crées, et puis on ne peut presque plus se passer d’internet de nos jours, n’est ce pas ?).
Il existe peut-être une solution gagnant-gagnant à ce problème.
Je suis informaticien et écologiste et habitant de Montreuil, donc pas gêné par le bruit des ventilations de votre datacenter. Quand je vois 64 MWatt perdu en faisant beaucoup de bruit pour le voisinage, je me dis qu’il y a une solution ; pourquoi ne pas proposer aux habitants qui sont dérangés par le bruit, de bénéficier à un coût modique de ces 64 MW ?
Certes, ça demanderait des modifications d’installation et la gestion de l’énergie plus complexe, mais à termes les bénéfices seront à tous les niveaux :
- moins de bruit car la chaleur irait en partie directement par des tuyaux chez l’habitant
- un bilan de CO2 optimisé voir nul
- une économie par la revente de l’énergie
- l’activité du datacenter pourrait être maintenue
- les empois crées seront sauvegardés
Peut-être il y a des contraintes que j’ignore à cette solution, auxquelles vous avez déjà pensées, mais je me sentais le devoir écologique de vous le signaler.
J’espère de tout mon coeur que les trois parties engagées dans cette affaire (les habitants, la mairie, et le datacenter) trouveront une solution respectueuse de besoins de chacune d’elle.
Cordialement,
JLC