Concertation « à la Charte »

L’absence de concertation est la marque de la politique locale. Qu’il s’agisse de petits chantiers ou de grands travaux, les citoyens sont systématiquement tenus à l’écart.

En avril 2015, l’Association des Citoyens des Quatre-Routes relatait comment les habitants avait été consultés à l’insu de leur plein gré concernant l’Îlot du Marché, et de quelle manière la SEM Plaine Commune et la municipalité s’arrangeaient avec la réalité.

Dernier exemple en date, en octobre 2015, lorsque le projet de HLM de la rue du Président Wilson a été présenté aux habitants du quartier : la question de la concertation a été une nouvelle fois soulevée par l’AC4R. Le maire de La Courneuve avait alors justifié son absence par le caractère privé du projet, le promoteur étant la Société Anonyme HLM de la Plaine de France.

Ce que Gilles Poux omettait de préciser, c’est que la ville de La Courneuve est un partenaire historique de la société, qu’elle en est actionnaire, et qu’elle siège à son Comité d’Administration ! Cette situation privilégiée lui permettait donc au minimum d’exiger une phase de concertation.

Le projet

Le projet de la SAHLM Plaine de France à l’angle des rues Marcelin Berthelot et du Président Wilson

Sont ainsi sortis de terre, pêle-mêle, la résidence le Bellevue, l’Îlot des pointes, ou le projet Toit et Joie sur l’ancien site Prévôt-Cartier…sans que les habitants du quartier n’aient eu leur mot à dire.

Ce triste constat avait été partagé et communiqué lors de la réunion du Bureau Comité de voisinage du quartier en avril 2015. La proposition citoyenne de réfléchir à des modalités de concertation n’avait malheureusement pas trouvé d’écho du côté des instances municipales.

Puis discrètement, en juin dernier le Conseil municipal a voté une « Charte de concertation des habitants sur les transformations urbaines ». Si si. Vous l’ignoriez ? Normal.

Seule l’adoption de cette charte est mentionnée dans le compte-rendu de séance (p.12). Son contenu, lui, n’a toujours pas été rendu public cinq mois après son approbation,

L’AC4R l’a donc dégottée et vous en donne la primeur.

Le document de 3 pages donne le ton dès l’introduction :

Extrait de la Charte

Extrait de la Charte de concertation des habitants de La Courneuve

Plus c’est gros, plus ça passe.

Cette charte semble être le résultat d’un travail bâclé. Sa rédaction est si approximative qu’on peut légitimement se demander si les 30 élus qui l’ont votée l’ont lue !

On y a empilé les grands principes, mais ils ne s’accompagnent d’aucun engagement, d’aucun calendrier. Pourtant des exemples sérieux existent, voir ici, ou .

Dans la charte courneuvienne, il revient aux élus de « s’assurer de la mise en œuvre de la concertation et que les avis ont été pris en comptes« (sic). Allons, pourquoi ceux qui louvoient depuis des année changeraient-ils soudainement de stratégie ?

« Les lieux de démocratie participative » y sont désignés comme « parties prenantes » de la concertation : selon quelles modalités, avec quels moyens, avec quels personnels formés à ce périlleux exercice ? Mystère.

Résumons :

  • la ville s’est dotée d’une charte
  • cette charte est -à notre connaissance- élaborée sans la participation des habitants
  • cette charte ne comporte aucun engagement
  • sa mise en œuvre est laissée au bon vouloir des élus
  • et pour finir, elle n’est pas portée à la connaissance des principaux intéressés

De nombreux projets structurants pour notre quartier et notre ville se décident en ce moment. Dans ce contexte, si l’objectif était de ne rien changer aux pratiques actuelles, alors il est atteint.
A contrario, si il existe une volonté sincère de concertation, alors la municipalité doit très vite revoir sa copie. Enfin l’AC4R réitère la proposition des habitants d’être associés à ce travail.

Une réflexion au sujet de « Concertation « à la Charte » »

  1. Concertation, démocratie participative,ici tout ça relève de la publicité mensongère. !!! ou du foutage de gueules…
    A nous de trouver de nouveaux canaux pour faire entendre nos voix. Certaines associations des quartiers populaires se sont rassemblées dans la Coordination Pas Sans Nous. Pourquoi les résidents (désabusés) de La Courneuve ne pourraient ils pas se joindre à un mouvement qui veut réellement faire avancer la démocratie représentative.
    Véronique

Les commentaires sont fermés.