Marché de dupes aux Quatre-Routes

Les trottoirs des Quatre-Routes occupés par le marché sont les plus lucratifs de la Courneuve, ils rapportent des milliers euros par an au budget de la municipalité (220 000 en 2009). Il serait légitime qu’une partie de ces revenus permettent d’entretenir l’endroit. Pas aux yeux de la municipalité qui a laissé l’espace public devenir l’un des plus dégradé de la ville, et qui persiste.

Oui le quartier des Quatre-Routes a une vocation commerciale, mais pourquoi le transformer en bazar à ciel ouvert ? La mairie se comporte comme un patron d’hyper en visant la rentabilité d’un espace qui est avant tout le bien commun des gens qui habitent le quartier !

Faites comme si on était pas là

Le marché des Quatre-Routes rapporte aux commerçants, au délégataire, et aux finances de la ville.
En omettant dans son calcul l’existence d’une population locale qui aspire à vivre décemment, la municipalité, habituellement si prompte à revendiquer la justice, oublie qu’une situation juste implique la satisfaction de toutes les parties prenantes. Or les gens du coin sont considérés comme quantité négligeable, en échange de la perte d’une partie de leur espace public, les habitants du quartier des Quatre-Routes n’obtiennent rien.

L’alliance du Fermier et de l’Autruche

Bien qu’ils soient toujours prompts à vanter le marché des Quatre-Routes, les responsables municipaux n’y sont jamais. Pas assez classe ou crainte de la vindicte populaire, pas un seul n’y fait ses courses.

Dans ces conditions, le délégataire à qui la mairie en a confié depuis plus de 30 ans la gestion se contente du service minimum : il se pointe le matin pour caser le maximum de commerçants dans le périmètre, au mépris des règles élémentaires de sécurité et de confort de circulation. Une fois les loyers perçus, le chat n’étant pas là les souris rats dansent.

Pourtant les obligations contractuelles du délégataire, ou Fermier, vont bien au delà, puisqu’il lui revient de gérer le service public du marché, d’en assurer le bon fonctionnement conformément au règlement, de faire respecter l’ensemble des consignes de sécurité et des règles sanitaires applicables et de signaler aux services publiques compétents les dysfonctionnements dont il serait témoin.
Combien de signalements en 30 ans ?

Le contrat d’affermage stipule également que le Fermier est tenu de réparer les dommages aux personnes et aux biens causés par l’exploitation du service. 3 marchés hebdomadaires abîment inévitablement le périmètre, le mobilier urbain dégradé, les arbres cassés, les trottoirs défoncés en témoignent.
Quelles réparations depuis 30 ans ?

De son côté le Maire, conformément aux pouvoirs de police qu’il détient, s’engage contractuellement à prendre les dispositions nécessaires pour faire appliquer le règlement. Encore faudrait-il pour cela qu’il soit sur place pour voir ce qu’il s’y passe, et qu’il se donne les moyens d’agir. Concernant le marché, la municipalité confond délégation et désertion.

Le commerce de la misère

Ah il a de l’allure le troisième marché d’Ile de France, la vente à la sauvette s’est généralisée jusque dans la halle, et ajoute le bordel à l’anarchie. Ils sont des dizaines, organisés en réseau à vendre de la pacotille, du maïs chaud et des DVD pirates. Certaine boutiques complaisantes et des halls d’entrée d’immeuble dissimulent la marchandise des vendeurs à la sauvette les rares fois où les forces de l’ordre débarquent. Cette économie parallèle prospère sur la misère de pauvres hères qui s’alcoolisent pour supporter leur condition. Cette misère criminelle et les nuisances qu’elle entraîne ne semble pas troubler outre mesure le dimanche matin des conseillers municipaux.

Le foutage de gueule habituel

Le périmètre du marché sera provisoire écrivait l’adjoint au Maire chargé des affaires économiques et sociales dans un courrier plein de baratin adressé à des riverains excédés.Je suis conscient des nuisances qui en résultent et vous pouvez compter sur moi pour que la durée de cette situation soit la plus courte possible.
C’est ça, et le provisoire dure depuis 2 ans.

Dans les faits, le déplacement du marché du sud de la Place du 8 mai 1945 vers le nord avait pour seul objectif de libérer les trottoirs sud au bénéfice exclusif des boutiques qui se les sont réappropriés. Sous couvert d’une réduction du périmètre du marché, la surface de l’espace public privatisée a augmenté.

Le quartier des Quatre-Routes rapporte, et il en coûte beaucoup à ses habitants. Le Fermier s’en moque et l’Autruche n’a que mépris.
Combien de temps encore les moutons vont-ils se laisser tondre sans se rebéééller?

2 réflexions au sujet de « Marché de dupes aux Quatre-Routes »

  1. Mesdames, Messieurs,
    En effet vaste sujet que celui des 4 routes, et de son marché que l’on a connu florissant et surtout bien tenu. Il se tenait sur un seul trottoir, allant du bar tabac jusqu’au garage Peugeot de l’avenue P.V.Couturier. Ensuite vint son extension pour le moins anarchique occupant ainsi la quasi totalité du périmètre de la place du 8 Mai,et la création d’une place qui sert de parking, forte demande de nouveaux commerçants et appât du gain pour la municipalité et du Concessionnaire, (le Fermier comme vous le nommé).
    Si les lieux se trouvent dans un tel état, s’est bien évidemment par manque d’entretien, mais surtout par une utilisation dégradante de l’espace publique. C’est ainsi que se mélent commerçants insouciants,marchands à la sauvette, sdf de tous poils et autres clandestins qui ont élus domicile en ces lieux et places.
    S’agissant de nos élus, il est clair qu’ils ne fréquentent pas le marché, ce qui ne les empêche pas de prétendre le gérer. Mais le marché n’est pas seul responsable, les quatres routes ont connu un bouleversement démogaphique sans précédant et c’est peu dire, avec un changement de population radicale, résultat d’une mondialisation qui n’a épargné personne.
    Oui, un retour à la normale me paraît bien difficile, ou plutôt un retour vers le futur !.

  2. Une triste réalité… mais dure à vivre pour les riverains, moi j’évite même de sortir les 3 matins (Mardi, Vendredi et Dimanche) tellment il n’y a pas de place ou passer à cause du marché.
    Mais le pire c’est avez-vous remarqué tous les morceaux de tissus coupé en bandes qui servent à attacher les chapiteaux des commerçants. Ces morceuax de tissus ne sont jamais retiré donc ils pendent sur les panneaux, les feux tricolores, les arbres, … C’est trriste quand même que personnes ne prenne des mesures

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