Marché de dupes aux Quatre-Routes «Une situation compliquée»

Mardi 3 novembre dernier, le comité de voisinage « Quatre-Routes Rateau » a été l’occasion d’aborder une nouvelle fois la situation du marché des Quatre-Routes de La Courneuve.

Nous avons à maintes reprises évoqué ici la gestion déplorable de ce service public comparée aux engagements formalisés dans le contrat de Délégation de Service Public et dans le Règlement général du Marché. Deux documents que s’est procurée l’Association des Citoyens de 4 Routes (AC4R) et qui sont désormais accessibles aux habitants de La Courneuve.

Vente à la sauvette avenue Paul Vaillant Couturier un jour de marché

Vente à la sauvette avenue Paul Vaillant Couturier un jour de marché

RAPPEL À L’ORDRE

Nous ne nous attarderons pas sur l’omniprésence des vendeurs à la sauvette, contre lesquels seule la Police Nationale est compétente. Nous nous contenterons de rappeler à M. Stéphane Troussel, Adjoint aux Finances de La Courneuve, Président du Conseil Départemental, proche du Président de l’Assemblée Nationale et secrétaire national à la décentralisation du parti au pouvoir, qu’il pourrait pour une fois faire profiter notre ville, une des plus pauvres de France, de sa situation politique pour agir en sa faveur afin qu’elle dispose enfin d’effectifs de police décents

Des piétons qui cheminent sur la chaussée de l'exRN2 un jour de marché

Les piétons forcés de cheminer sur la chaussée de l’exRN2 un jour de marché

SURDITÉ OU MÉPRIS ? 

Lors de la réunion, les riverains ont une nouvelle fois listé tous les problèmes causés par le marché, problèmes déjà relayés à maintes reprises auprès des représentants de la ville: difficultés à circuler et à rentrer chez soi, les dégradations des espaces publics (plantations, mobiliers urbains) ou privés (halls et façade des immeubles, entrées des maisons et des garages, etc.)

Devant l'entrée du marché de La Courneuve un dimanche soir

Devant l’entrée du marché de La Courneuve un dimanche soir

Ils ont aussi rappelé leur exaspération face à l’état dans lequel les abords de la Place du 8 mai 1945 sont laissés chaque jour de marché, où sont abandonnés sac, emballages, cartons et cintres qui doivent attendre la fin de journée, et parfois même le lendemain pour être ramassés par les équipes de nettoyage.

Tous ces témoignages des habitants du quartier, et plus particulièrement ceux des riverains évoquent une aggravation sans précédent de la situation.

LONG À LA DÉTENTE

Concernant le marché, dont la municipalité a l’entière responsabilité, nous avions déjà profité de la réunion de présentation du projet HLM rue du Président Wilson du 21 octobre pour porter à la connaissance de M. Gilles Poux, Maire de La Courneuve, les libertés que s’octroie le placier sur le domaine public : nous lui avons montré l’installation de commerçants rue Marcelin Berthelot (exclue du périmètre du marché) photo à l’appui:

Des commerçants installés hors périmètre rue Marcelin Berthelot.

Des commerçants installés rue Marcelin Berthelot pendant des mois, hors périmètre .

Cette rue, qui mène au groupe scolaire Angela Davis, est très fréquentée par les écoliers qui n’ont plus d’autre choix que de cheminer sur la chaussée en pleine heure de pointe en termes de circulation !

Monsieur Gilles Poux nous avait alors assuré qu’il ferait dégager ces commerçants.
Quinze jours plus tard, rien n’avait encore changé.

UNE SUSPICION LÉGITIME

Cette anecdote, une de plus, est révélatrice d’une routine que l’Association des Citoyens des 4 Routes (AC4R) dénonce depuis des mois :

  1. L’entreprise Lombard et Guérin, qui s’est vu confier dans le cadre d’une Délégation de Service Public (DSP) la gestion du marché d’approvisionnement de La Courneuve, ne respecte pas les termes des contrats passés avec la ville.
  2. De leur côté, les citoyens n’ont aucune information sur ce que fait la municipalité pour l’y obliger alors que les contrats prévoient explicitement les moyens de le faire (sanctions, astreintes journalières, etc.). Nous finissons légitimement par penser qu’il y a un vrai manque de volonté de la part de la Ville d’obtenir la bonne application du contrat de DSP et du Règlement intérieur du marché.

UN CONSTAT PARTAGÉ

Ce triste constat n’est pas seulement celui de l’AC4R, ou de riverains excédés. C’est aussi celui de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) de Seine-Saint-Denis qui a visité le marché il y un an et qui a résumé en ces termes la situation dans ce courrier adressé au Maire de La Courneuve et à Mme Sandrine Morel :

Concernant le règlement intérieur du marché, nous avons pu constater, au jour de la visite, que certaines dispositions de l'arrêté en vigueur portant règlement général du marché n'étaient pas respectées par les commerçants notamment le respect des horaires, des emplacements, de la gestion des déchets et des interdictions de stationnement. Ces nombreux manquements ne faisaient pas l'objet, au jour de la visite, d'un contrôle de la part du délégataire. Or, des sanctions applicables au délégataire et prévues au contrat, notamment le défaut d'application du règlement des marchés, n'ont pas, à ce jour et à notre connaissance, fait l'objet de mise en œuvre.Nombreux manquements au règlements, absence de contrôle…des constats sans équivoque, mais une missive qui n’a été suivie d’aucun effet.

UNE SITUATION « COMPLIQUÉE »

La tenue du Comité de Voisinage nous a permis d’interroger les représentants de la municipalité présents, Mme Sandrine Chenudet (Directrice générale adjointe des services) et M. Yoann Elice (Conseiller municipal), sur les raisons de cette inaction. Si tous les deux ont évoqué une situation compliquée, aucun des deux n’a été en mesure de nous l’expliquer.

Et ça semble si compliqué, qu’un mois plus tard le compte-rendu officiel de ce Comité de voisinage n’a pas encore été diffusé.

Quel motif peut bien justifier que la ville tolère qu’un prestataire ne fasse pas le travail pour lequel il est rémunéré ? Et ce au détriment de la qualité de vie des habitants de tout un quartier ? Pourquoi la société Lombard et Guérin bénéficie-t-elle d’une pareille impunité ?

Forte d’un millier d’employés municipaux, notre municipalité ne semble pas en mesure de faire constater les anomalies et entorses quotidiennes au règlement afin d’y mettre un terme. A moins que ce soient nos élus qui n’en aient pas la volonté.